Retour aux sources - vers un audit périodique et rigoureux du management
- Catherine Speth
- 17 nov.
- 3 min de lecture
Sous l’influence du milieu, histoire de me remettre en question, j’ai tenté de croire qu’il n’y avait plus lieu d’instaurer une approche pour auditer le management. A croire ces influents et bien pensant collègues du management, la gestion ne serait pas une profession à proprement parler. Ou du moins elle ne serait qu’une démarche professionnelle ou l’éthique enchâssé dans un code déontologique est suffisante pour gérer le bien d’autrui. Il s’agit de prescrire la transparence et le gestionnaire le deviendra. Il s’agit de croire que la gouvernance agit dans un esprit de continuité ou d’abnégation et elle le fera de bonne grâce, parce que les choses sont ainsi. !
Condescendance et privilèges
Donc, à la veille de tourner la dernière page du calendrier 2015, mes réflexions sur l’évolution de la pensée de nos administrateurs publiques et privés me laisse de plus en plus perplexe sur la bonne foi d’une certaine gouvernance encore engluée de condescendance et de privilèges.
Entre la chasse aux sorcières politiques que voulait éviter le co-commissaire Renaud Lachance de la commission Charbonneau et le constat désolant de l’existence d’un système de privilège et d’aveuglement volontaire pour l’octroi des contrats publique, le poisson à finalement été noyé. Pourquoi chercher des coupables. À tout dire et son contraire, les crapules entrepreneures sont finalement devenues des victimes d’un système que personne ne veut plus contrôler. Encore moins, les gestionnaires publiques pris en sandwich. Tous le monde le faisais donc, on le faisait aussi !
Devrais-je vous rappeler l’affaire Porter, le CHUM et SNC-Lavalin ? Je croyais avoir tout dit. Je trouvais les scandales répétitifs et comme toute la gouvernance jurait avoir compris, je suis donc retourné à mes réflexions fondamentales sur l’origine et le rôle d’une approche de Saine Gestion.
Il n’y a pas seulement une seule façon de concevoir une bonne gestion !
Je ne suis pas de nature naïve, mais je souhaitais peut-être un peu et secrètement qu’ils aient raison. Pourquoi se donner des règles restrictives comme toutes les autres professions ? Pourquoi s’imposer une obligation de gestionnaire fiduciaire ? Laissons simplement notre éthique personnelle gérer nos conflits entre nos mandats et nos intérêts personnels. On n’a qu’une vie à vivre, autant la vivre riche, en beauté et en santé que pauvre, vieux et malades.
Charbonneau
La commission Charbonneau est maintenant révolue, terminée en queue de poisson elle n’à révélé que des stratagèmes et confondues quelques crapules dans leur éthique a géométrie variable. Les recommandations les plus évidentes ont été insérées dans des lois plus strictes, les autres seront tablettées. Le lien entre la politique et l’octroi des contrats ne sera jamais démontré, disons qu’il ne devait pas être démontrer.
La gestion est peut-être finalement réellement un travail d’artiste, un peu n’importe quoi, selon son inspiration, la chance et l’opportunité. L’important est peut-être d’avoir simplement du leadership et de livrer des résultats, peu importe comment on y arrive. Les abuseurs y sont rois, les mercenaires sont choisis de préférence pour assurer l’obtention de résultats et la gouvernance continuera de n’être qu’au courant de rien. Finalement, quelques prédateurs s’insèreront encore dans la machine administrative et la boite à bonbons sera offerte et sans protection.
Rien !
Quand on ne sait rien, quant on n’a pas donné des ordres directs, l’absence de preuve directe assure l’immunité. L’absence de règles protège ainsi la liberté de la gouvernance mais ouvre la porte à la malversation et la petite pègre. Mais personne ne veut rien faire. Rien !